« Conte »-rendu de la semaine de Ski de randonnée dans le Queyras du 18 au 25 Février 2012

sommet

Qui dit ski… veut neige…
Qui veut neige… va en montagne…
Qui va en montagne… se tape de la route… et de Paris… cela en fait forcément !

Voilà comment a commencé cette semaine de ski de rando pour une équipe de 22 joyeux(ses) luron(ne)s de la FSGT… prêts à braver, dès l’aube, embouteillages et cols fermés, pour s’exiler à 1560 mètres d’altitude, à Abriès (05), village au Sud-Est de Briançon, tout prêt de la frontière italienne.
Après une plus ou moins longue journée de route, l’équipe était au complet le samedi soir…

Les 4 « encadrants » chevronnés et prévoyants, avaient déjà leurs petites idées de courses pour le premier jour (par course j’entends ici le fait d’aller se balader dans la montagne… pas au supermarché !). Il ne nous restait donc plus qu’à nous inscrire dans un groupe, avoir une bonne nuit de sommeil, attendre 7H du matin pour mettre les peaux sur nos skis, prendre tout notre matos nécessaire (pelle, sonde, ARVA, lunettes, gants et pique-nique), monter dans les voitures, et partir sous un superbe soleil, découvrir le Queyras.

Le ski de rando consiste principalement à monter tout en haut de la montagne… sans utiliser les remontées mécaniques, chiens de traîneaux ou scooters des neiges… et d’en redescendre en vie, content, avec des images pleins la tête…  plutôt écolo et distrayant comme sport !

ascension

Le principe est relativement simple : faire glisser sur la neige ses skis, sous lesquels on a mis des peaux de phoques… bleues ou oranges… (si si je vous jure !) pour éviter de glisser en arrière… Selon l’inclinaison de la pente, la trace est faite différemment : quand elle est douce… on monte plus ou moins tout droit, quand elle est plus raide… on avance en faisant des lacets et pour économiser son souffle et son énergie, au moment de tourner au niveau du virage, on fait (enfin… ils font) des « conversions »…

Au bout d’en moyenne 4 heures d’ascension, qui peuvent parfois paraitre interminables, on arrive à un col, sur un pic, crête ou sommet… pouvant prendre le nom de Dôme d’Eypiol, Col de Bouchet, Col de Longet, Col de Lozon, Pic Traversier, Pic Cascavelier, Pic Charbonnel, Pic du Fond de Peynin, Pic Ségure, Pic du Jaillon, Crête de Gardiole, Crête de Peyre Nière, Pointe des Marcelettes, etc…
Et c’est là qu’on comprend enfin vraiment pourquoi on s’inflige tous ces efforts : la beauté du paysage… surtout si le soleil en est complice… est enivrante et vertigineuse ! Bon parfois venteuse aussi ! Mais c’est grand, c’est haut, c’est beau, c’est blanc… c’est fascinant…
panoramaL’énergie retrouvée par cette joie et un petit encas… on enlève les peaux de phoques pour descendre en skiant, par le même ou un chemin différent dans la neige… qui connait, en fonction des jours et des exigences de chacun, de nombreux attributs… pouvant aller de trop bonne à lourde, humide, crouteuse, verglacée, soupe, insuffisante aussi, voir absente (classique sur les versants exposés Sud).
La descente est beaucoup plus rapide que la montée… ce qui peut procurer un petit sentiment de frustration… disons le quand même ! Elle se fait parfois dans la forêt, autour de lacs, en slalomant entre mottes d’herbes ou rochers, en évitant les plaques de verglas ou en se gamellant…!
De retour au gîte, chacun occupait la fin de son après-midi selon ses desideratas : sieste, bar, ballades, lectures, écritures, Perudo, papotis… mais tous attendions impatiemment 17H30… pour partager l’instant sacré de la journée : le débriefing. Chaque groupe y faisait le récit de sa course… et commençait alors le moment de penser aux lendemains et de prendre note des itinéraires conseillés ou déconseillés ! On enchainait direct après par un point météo, la lecture du bulletin du risque d’avalanche (qui était entre 2 et 3 sur la semaine) et cartes sortis, topos ouverts… il ne nous restait plus qu’à chercher (et surtout… trouver) une course qui répondait à nos capacités physiques (par rapport aux difficultés de la course, dénivelés…) et s’adaptait aux offrandes de madame Nature (stabilité du manteau neigeux, qualité de la neige, présence de plaques, vent…).
Tout ceci sous le regard bienveillant de nos chers experts, qui nous décrivaient et nous expliquaient de nombreux aspects techniques, cartographiques, météorologiques, nivologiques, qu’à défaut de maîtriser, il ne fallait guère oublier !
Et chaque soir… alors que tout le monde s’affairait à trouver une course… ou attendait impatiemment le nom de la dernière course qui allait être proposée afin de s’inscrire avant que le groupe soit au complet (on se serait cru lors des résultats d’un examen…) la dame du gîte arrivait dans toute cette effervescence, avec son gros chariot, pour mettre le couvert…
Et voilà comment cartes, boussoles et topos étaient remplacés par soupe, riz, polenta, pâtes et gnocchis et comment l’euphorie due à nos courses, passées et futures, s’effaçait devant notre faim !

Pour conclure… le ski de rando reste un sport… un peu technique mais aussi physique… qui derrière son côté magique et féérique nécessite de rester vigilant parce qu’il se pratique dans un univers complexe et parfois aussi rebelle ! Cette semaine fut vraiment supère, grâce en partie aux conditions météorologiques plutôt très arrangeantes, nous ayant permis de faire des courses tous les jours, mais aussi et surtout grâce à nos 4 « mentors », Bruno, Gustave, Jean-Jacques et Michel, sans qui ce séjour n’aurait pu être possible, et qui au travers de leurs expériences, leurs pédagogies, leur patience et leurs savoirs, ont veillé sur nous et nous ont permis d’avoir la tête au plus près des nuages. Merci à eux.
Merci aussi à tous les autres participants, en particulier à ceux et celles qui ont co-organisé ce séjour… et aussi à nos chauffeurs émérites!

Et bonne glisse !