Barèges 2017 - Récit d’une semaine de découverte du ski de rando.

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Vendredi 3 mars 2017 : après une courte nuit pour boucler les bagages (et faire rentrer le fer à repasser à farter dans un sac plus gros que soi), un train raté (mais de justesse !) et une entrée dans le gîte Adishat par la lucarne du dortoir (ce qui arrive quand les clés n’arrivent pas), le rassemblement multiglisses de Barèges commence. Enfin, voilà les vacances ! Quel plaisir de retrouver les copains des autres clubs parisiens, les nouveaux comme ceux que l’on a déjà croisés au cours des rassemblements passés ! De revoir les célébrités locales, qui nous avaient bien manqué depuis Castet, l’été dernier !

Les jours vont se suivre sans se ressembler, moyennant quelques constantes : bonne humeur, bonne chair, beau temps temps capricieux. N’ayant pas skié depuis une éternité, et surtout pas depuis mon ligament croisé - et n’ayant jamais ni bien ni beaucoup skié - je choisis de débuter la semaine par une journée sur pistes. Nous voici partis, dévalant les pistes du domaine du Tourmalet, guidés par Bernard dans un remake du fameux planter de bâton, sobrement intitulé “le jeu vertical”. Pour moi qui tiens sur mes planches bon gré mal gré, sans style ni technique, eh bien ce n’est pas évident. Pas grave, grisée par les sensations de vitesse et de glisse, je prends tout de même mon pied.

C’est pas tout, mais moi, je suis venue tester le ski de rando ! Et comme les randonneurs experts ne m’ont pas vue “skier”, ça ne leur fait pas peur. Me voilà donc partie dimanche matin, parfaitement encadrée d’une équipe de choc (Michel et Christian maîtres de l’itinéraire, Sigrine et Arnaud grands chefs des conversions), vers le col d’Aoube. Sous la pluie bien sûr, d’abord ténue, rapidement battante. Y avait-il un message ? Hmm, peut-être aurais-je dû me méfier. Mais la sensation de glisse en montant est tellement agréable que l’ondée se fait oublier. Glisser ET monter, le rêve quoi. Viennent les premières conversions, c’est trop cool. Bientôt, nous voilà aux cabanes d’Aoube, la météo est un peu moins exécrable, la pluie a même cessé. La dénivelée en bonne compagnie passe tellement vite qu’on décide de monter un peu plus, on repère un gros caillou un peu plus haut, et nous y sommes. Ah ! me dis-je, c’est bien beau mais il faut descendre maintenant. Allez hop je me lance. Chouette, le premier virage est passé… mais je pense trop vite, je suis presque à l’arrêt, et sans rien y comprendre me voilà bien profondément plantée dans une neige trop lourde qui ne veut me rendre ni skis, ni genou. J’en serai quitte pour un ligament de plus. Dommage, il parait que la neige à cet endroit était parmi les meilleures du séjour ! De retour au chalet, nous somme bien désolés d’apprendre qu’une toute autre chute a coûté un croisé à Audrey. Pour elle c’est la fin du séjour.

Malgré une journée de repos, une visite auprès du docteur Chelou à Luz et une soirée à barboter aux thermes, le temps est toujours pourri. Qu’à cela ne tienne, Sigrine propose une sortie “limaçons de fond de vallon”. Ni une ni deux, Robocop se remet en selle, direction le lac Dets Coubous. Je ne mentirai pas, deux genouillères et bien trop de brouillard ne m’ont pas aidée dans la partie raide de la descente. L’occasion de maîtriser la conversion aval. Franchement, pourquoi donc s’embêter à enchaîner les virages quand il suffit d’une petite conversion ?! Mais monter à ski, ça c’est vraiment chouette ! Il ne manque plus que le soleil, j’imagine que ce doit être encore mieux lorsque l’on VOIT où l’on va.

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Justement, le soleil arrive enfin ! Vite vite, on en profite pour faire la course que les copains ont faite sans rien voir la veille, la classique crête de la Pègue. Effectivement, quand le plaisir de la glisse (je parle bien sûr de la montée hein, vous l’aurez compris ^^) s’accompagne d’un émerveillement permanent devant la montagne enneigée, ses sommets et ses vallées, le skieur est comblé. Quelle montée agréable jusqu’à cette crête ! La-haut, mon habituel pique-nique carotte-amandes prend une saveur inégalée. Et, passée l’appréhension du départ, je me surprends même à apprécier la redescente ! Incroyable !

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Autant dire que le lendemain, je pars la fleur au fusil en direction du Pic de Barbe, faisant la trace devant Camille et Christian. Mais le pic de Barbe ne l’entend pas ainsi, les derniers mètres sont tout de même bien raides, et Christian reprend les devants. Là-haut, la vue est splendide, dégagée à 360°. On voit tout, la mer, le mont blanc, la tour eiffel. Bon, je délire peut-être déjà, mais je jurerais presque qu’on y a aperçu le pic du Midi ! La suite de la course restera un mystère, ce qui se passe à Barèges reste à Barèges.

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De retour en bas, il faut plier bagage, faire le ménage, avant de passer une dernière soirée tous ensemble. L’occasion de faire le bilan de cette super semaine. Barèges 2017, c’est donc :

- 50 000 m de D+ cumulés, au bas mot !

- plusieurs tonnes de cheese cake et de crumble, pour compenser l’effort bien sûr

- des prouesses culinaires dont je vous passe les détails

- une avant-avant-première de travail du super documentaire, Des Montagnes dans nos Villes, pour une soirée de découvertes et de débats

- des ateliers mouflage, et DVA-bière

- de nombreuses parties de belote

- une belle tranche de rigolade


En bref, une ambiance de fou ! Merci à tous les participants pour cette belle réussite.

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